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Italiens dans les camps de concentration. Langue, pouvoir, résistance de Rocco Marzulli

L’histoire des déportés italiens dans les camps de concentration nazis est un sujet encore peu connu à de nombreux égards. Les Italiens sont les derniers déportés lorsque, vers la fin de la guerre, le camp de concentration est d’un côté un appareil d’extermination, de l’autre un camp de travaux forcé, dans lequel les prisonniers sont employés dans la production de guerre jusqu’à leur mort par épuisement, faim, maladie. Ils sont d’ailleurs considérés comme des traîtres par les nazis et des fascistes par leurs compagnons de captivité espagnols, français et russes. Ils sont donc plus harcelés que d’autres et isolés, notamment parce qu’ils ne connaissent ni l’allemand ni d’autres langues, ils ne peuvent pas déchiffrer le monde autonome, inconnu et artificiel constitué par le camp de concentration. Telle est la condition qui, d’une part, entraînera la mort immédiate de beaucoup d’entre eux et, d’autre part, pousse d’autres personnes à apprendre les éléments essentiels à la survie de la langue allemande des nazis et du sabir parlée par les prisonniers. La recherche sur la déportation, menée à travers la perspective du langage, fait ressortir la logique qui détermine la vie de l’entière population du camp: la relation entre les surveillants et les surveillés et les contacts entre les prisonniers. Les prisonniers, même dans les conditions extrêmes du camp de concentration, par le mot peuvent lutter pour survivre, résister, se solidariser. La lingua franca, née du croisement et de la combinaison de divers idiomes des déportés, qui prend également l’apparence du jargon et du langage codé, permet de se procurer à manger, d’obtenir des informations sur les dangers à éviter, de décoder le réalité, de décider comment se comporter: un essai riche en témoignages, basé sur les récits de dizaines d’internés. Les récits de grande valeur historique, les mémoires orales ou écrites, ont souvent été archivés et jamais publiés jusqu’à présent.

Rocco Marzulli (Milan 1974) traite de l’histoire contemporaine et des projets d’inventaire des archives historiques et de conservation des documents.

Il est l’auteur de La lingua dei lager. Parole e memoria dei deportati italiani (2017, Donzelli) et co-auteur de I giorni della Repubblica. Sessantesimo della Repubblica italiana (2006) et L’Italia è una repubblica fondata sul lavoro. 1948: entra in vigore la Costituzione (2008).

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