Déguisé (au début) en livre de jeunesse, le récit de Jean Delaude résume son enfance parisienne dans une langue pleine de verve. Il est l’ami, le «frère» de Henri Crolla (célèbre guitariste et futur accompagnateur d’Yves Montand), côtoie Jacques Prévert, chante des airs d’opéra, joue du piano, rencontre Jean Amadou… fait les quatre cent coups.
Mais c’est la seconde partie du récit qui frappe fort : Jean Delaude s’engage dans la Résistance à Paris. Emprisonné, plusieurs fois évadé, il est dénoncé, arrêté par la Gestapo et subit la torture rue des Saussaies, ainsi qu’à la prison du Cherche-Midi. Enfin, il est jeté dans le tristement célèbre «Convoi des tatoués» parti de Compiègne le 27 avril 1944. Direction Auschwitz-Birkenau. Là-bas, dépossédé de son identité, il devient le matricule 185688. Un mort en sursis de plus… Puis il est affecté au Tod Kommando, un travail des Enfers pour ce jeune de 24 ans. Delaude échappe par miracle à une balle dans la nuque, à la pendaison, survit aux Marches de la Mort… est libéré en 1945, et se voit accusé – à tort – d’être un «collabo»!
Après la guerre, Jean Delaude deviendra un prestidigitateur de grand talent, exécutant des tours remarquables.
Cet ouvrage contient les deux versions rédigées par l’auteur avant son décès en 1998. Un livre de souvenirs autant qu’un livre de philosophie puisque Jean Delaude sera un élève de Gurdjeff et transmettra son enseignement.
Un récit terrible – mais somptueux d’espoir – afin que les jeunes générations comprennent ce que résister veut dire.
Fondation pour la mémoire de la déportation 
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