Auteur: Delarue Jacques
Titre: Les otages
Revue: Historia, hors serie 26, la Gestapo en France
La prise et l’exécution d’otages sont naturellement dans l’esprit du public, associé à la Gestapo. Pourtant, c’est seulement à partir de du printemps 1942 que la question des otages cesse d’être du ressort du commandement militaire pour entrer dans le domaine du service de sécurité Le 30 novembre 1940, la Délégation française à la commission d’armistice recensait déjà 1415 ressortissants français retenus comme otages (en général des notables locaux). Certes, il faut attendre août 1941 pour qu’aient lieu les premières exécutions .Il n’en reste pas moins que, pendant le temps de l’occupation dite « Correcte » (Juin 1940- Juin 1941), les tribunaux de guerre allemands prononcent pour des infractions futiles, voire inexistantes, de nombreuses condamnations à mort. Le souci d’exemplarité qui les motive permet d’assimiler leur victimes aux certaines d’innocents qui, à partir de l’été 1941, paieront de leur vie des actes anti- allemands auxquels ils sont étrangers. Ainsi, comme le montre Jacques Delarue, la prise en main du problème des otages par la Gestapo marque non pas un grand tournant, mais simplement l’accélération d’un durcissement entamé plusieurs moins auparavant.
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